Alors que le mois de juillet vient de s’achever, c’est un moment particulier de l’été pour moi. La moitié est consommée, quatre semaines derrière nous et quatre semaines encore à venir. Ce point de bascule annonce aussi le passage de l’Océan à la montagne. Nous rangeons les affaires de plage, cerfs-volants et autres planches pour préparer les chaussures de randonnée et les sacs à dos.
Chaque été, il nous faut notre dose de montagne. L’été, la montagne c’est le calme. Il faut dire que l’on aime s’éloigner de la foule. Et même si d’année en année, on constate qu’il y a de plus en plus de monde qui prend ses vacances en montagne, cela n’a rien à voir avec les plages méditerranéennes. Pour faire simple, « les gamins qui braillent », on les a toute l’année, l’été on fuit !
Ah, qu’est-ce qu’on l’aime notre métier au mois d’Août ! Presqu’autant qu’au mois de juillet ! Présenter mon métier en commençant par parler des vacances qu’il procure, j’abuse un peu. Non, c’est vraiment un beau métier, je ne suis pas totalement certain que cela soit le plus beau du monde, mais c’est un beau métier. Et bien entendu, l’été, il l’est particulièrement !

Le départ pour les Alpes approche, l’Oisans nous attend. Une dernière petite récolte de mirabelles dans le jardin et le lendemain, c’est le jour du grand départ. On ne sera pas forcément seuls sur la route… Journée noire selon Bison futé ! La foule, on fuit, mais il faut bien y passer le temps d’atteindre notre résidence d’altitude.
Et l’école dans tout ça ? Elle est loin, et ça fait du bien. C’est le temps des activités que l’on ne fait pas pendant le temps de l’école et le mois d’Août est l’un des mois où je peux passer le plus de temps sur l’une de mes autres passions, la photographie. Mes objectifs sont prêts, le boitier et le drone aussi, les marmottes n’ont qu’à bien se tenir ! Bref, pas beaucoup d’oisiveté, je suis hyper actif aussi en vacances ! Ces trois semaines en montagne sonneront quand même la fin de la récréation enseignante. En revenant, on plongera à fond dans la nouvelle année. Cette nouvelle année, j’y pense quand même… Elle s’annonce relativement bien. L’effectif sera un peu chargé avec 27 élèves, mais ce sera mieux que l’année qui vient de s’achever (où ma classe comptait 29 élèves), et plus facile qu’il y a deux ans (où j’avais aussi 27 élèves mais avec un double niveau). Bref, cette année s’annonce dans la moyenne.
Et le niveau des élèves ? Il devrait aussi être dans la moyenne. Ce ne sera vraisemblablement pas la meilleure classe que j’aurai eue, mais ce ne sera pas la pire non plus.
En fait, chaque année, quand on reste dans une école et quand on pratique les échanges de service entre collègues, on se projette aisément sur un nouveau groupe classe. Celui qui arrive, je le pratique au moins une fois par semaine depuis leur Ce2. J’ai en charge l’enseignement de l’histoire sur les trois années Ce2, Cm1 et Cm2, même si en Ce2, il s’agit que d’une introduction.
Je passe les nombreux avantages de cette organisation (en particulier quand nous avons des double-niveaux), mais cela me permet de tisser un premier lien avec les élèves avant qu’ils ne parviennent en Cm2. D’autre part, nous partons tous les ans en classe transplantée montagne avec tous les Cm1 et Cm2. C’est là aussi une grande occasion de consolider ces liens.
Alors des liens, oui j’en tisse de nombreux. En fait, il faut considérer cela comme un investissement dont les bénéfices tomberont dès le début du Cm2. Alors, je commence dès le Ce2 à évaluer chacun de ces futurs élèves de Cm2. Cela passe par ma priorité évaluative : l’observation. De leur faculté à s’adapter, découle un certain niveau de pragmatisme qui sera l’outil principal à développer dans ma classe car il occupe le point central de la Pédagogie CPR (Le Choix Pragmatique Responsable).

Dans ces 27 élèves, on va retrouver tout ce qui fait une classe : des bons et des moins bons, des gentils et des plus pénibles, des que j’ai hâte d’accompagner et d’autres que j’ai moins hâte ! Oui, mais ces 27 élèves recevront tous leur part de mon accompagnement. Je serai le professeur de ces 27 élèves et chacun d’entre eux aura le droit à mon respect, à mon soutien et à mes encouragements.
D’un autre côté, ils auront aussi tous les mêmes règles à respecter, les mêmes objectifs de travail sérieux ! De ce point de vue, à les connaitre avant, je me doute déjà de qui sera dans la bonne voie et de qui tentera régulièrement de s’en échapper !
Oui, je les connais déjà et pourtant, combien vont me surprendre ? Tous les ans je suis surpris (et plus souvent agréablement que le contraire). Combien vont se révéler meilleurs que je l’aurai parié ? J’ai donc aussi un peu hâte d’être à la rentrée pour cela ! Nous suivrons tout au long de l’année et donc de ce roman, l’évolution des Albane, Ilyan, Alison, ou même Nathan (surtout Nathan) …
Mais avant cela, on gagne la montagne !
Écrire commentaire