Le volet Professeur
de la Pédagogie CPR
Dans ce volet, il s’agit d’interroger les gestes de l’enseignant et certains pans du métier pour y trouver les axes principaux et secondaires nécessaires pour faire évoluer sa pratique vers la pédagogie CPR. Il ne s’agit pas toujours de tout révolutionner (bien au contraire), mais parfois juste de changer certains paradigmes, de modèle de classe, ou d’adapter certaines activités pour plus de pragmatisme tout en se gardant bien d’abandonner celles qui ont prouvé leur grande efficience. En particulier, quand j’évoque le pragmatisme du point de vue de l’enseignant, il faut considérer les deux aspects de sa définition : privilégier ce qui fonctionne et s’adapter aux situations rencontrées. La première de ces dimensions est quand même facilitée par le fait que l’enseignant est un professionnel et qu’il est apte à repérer « ce qui fonctionne ». Ensuite, il devra s’adapter pour favoriser l’objectif recherché (rendre les élèves responsables de leurs apprentissages).
Ceci étant posé, pour installer le choix pragmatique dans le geste professionnel de l’enseignant, il est bon d’interroger un certain nombre de pratiques (même celles qui ont l’air d’aller de soi), à la lumière des systèmes dynamiques NL. Certaines de ces pratiques sont parfois optimisables, remplaçables, ou même parfois à faire disparaitre ! Il va sans dire que notre institution possède là, bien des inerties et des rigidités auxquelles le pragmatisme et un modèle de classe basé sur les systèmes dynamiques NL risquent bien de se confronter. C’est souvent de ces petites confrontations (qui peuvent être très saines) que naitront les évolutions de pratique. Du coup, il ne faut rien se refuser en termes d’interrogations ou de confrontations.
Chaque enseignant trouvera un assemblage qui lui sera propre et bien souvent différent du mien, car l’ensemble des enseignants constitue lui aussi un système dynamique NL. D’autres gestes qui leur sont propres ont leur place également et je ne prétends surtout pas à l’exhaustivité. Le meilleur guide dans ce choix d’assemblage est et devra rester le pragmatisme et la prise de conscience du côté « système dynamique NL » de la classe. De même que j’ai pu prôner l’improvisation à la place de la fiche de préparation, tout assemblage devra être souple pour s’adapter à chaque situation en retenant une fois de plus que tout peut arriver dans une classe.
Cette recherche de cohérence est primordiale, c’est à ce moment que parler de système pédagogique prend tout son sens. Chacun doit bâtir petit à petit le sien car sa propre singularité en est une composante prépondérante. C’est sa valeur ajoutée, son côté professionnel. Ce fait de savoir s’adapter aux situations qui se présentent est le propre de notre intelligence. Un ordinateur pourra réaliser une séance parfaitement préparée répondant aux critères d’une fiche de préparation où on a tout anticipé et toutes les situations qui se présenteront seront forcément rattachables par approximation à ce que l’on a préparé. Dans un système dynamique NL, seule une intelligence artificielle pourrait s’adapter… C’est une profonde différence. Tout part donc du constat du système dynamique NL. Cela doit toujours rester l’un des fils rouges de notre métier. A partir de là tout se construit par logique. Etre prêt à tout demande de l’observation, de l’improvisation et de l’adaptation permanentes. En second lieu, on se doit de concevoir les dispositifs proposés aux élèves pragmatiquement. Ils doivent permettre de personnaliser les parcours et les étayages, ils doivent aussi éviter d’induire une somme de travail insurmontable pour l’enseignant. Rien ne doit être sacralisé à priori, tout peut être interrogé, adapté, optimisé ou remplacé. Savoir reconnaitre et fixer ses propres limites, puis prendre comme marqueur le rapport TPA des activités sera sans aucun doute une stratégie efficiente.
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