Anticiper avant la Classe



Ayant fini de mettre en place un système de correction, puis fait évoluer les activités (comme le travail de l’orthographe) qui permettent de fonctionner à bon TPA et dans le respect de ses propres limites, on en vient à interroger la dernière variable influant sur le TPA, la préparation en amont de la classe…

Oublions donc les préceptes courants concernant la préparation de sa classe et revenons à une base commune à tous et à mon avis consensuelle. Pour moi, la préparation de la classe peut être ramenée à une définition très simple :

 

« Préparer, c’est savoir anticiper ce qu’il va se passer dans la classe ».

 

Et c’est tout !

 

Il va falloir anticiper ce que nous allons faire, et il va falloir anticiper ce que vont faire les élèves. L’anticipation concernera du court terme, du moyen terme et du long terme, mais on en reviendra toujours à l’idée de base : anticiper ce qu’il va se passer en classe !

 

 

 

préparer...

 

 

Alors, loin de moi l’idée de dire que sans préparation, on a plus de chance de réussir sa classe. Comme d’habitude, je rejette la bijection, mais pas l’idée. Une bonne préparation risque fort d’aboutir à la réussite de l’objectif que vous vous êtes fixé, mais ce n’est pas une obligation, et ce n’est pas un chemin obligatoire pour parvenir à valider ses objectifs. Parfois même, le fait de préparer de manière formatée aboutira à un résultat opposé à celui recherché lors de la préparation. En fait, cela arrive même assez fréquemment. Nous sommes dans un système dynamique NL. En fait, à mon avis, selon les principes qui vont régir le système pédagogique que vous allez installer dans votre classe, la forme et le fond de votre préparation devra se mettre en adéquation avec lui et cette forme et ce fond doivent demeurer des variables fondamentales régies par le double principe pragmatique : ce qui fonctionne et l’adaptabilité.

 

ou improviser...

 

Je ne prépare pas mes séances, je les improvise. Mais attention, l’improvisation a ses règles. Quand un artiste fait de l’improvisation (et la réussit, bien entendu), on lui reconnait de suite un sacré talent ! En musique et dans l’art en général, on parle vite de virtuose ! Ce type d’improvisation est mon modèle. Je sais où je dois emmener mon public, je sais comment y aller, mais je ne suis pas sûr que mon public va me suivre. Je vais devoir récupérer ceux qui se perdent en route. Je m’y attends, j’observe, je sais que c’est normal, je sais que je suis dans un système dynamique NL. Et il en va aussi ainsi de mes objectifs. J’ai des objectifs dans une journée, mais parfois (souvent en vérité), le contexte de la classe me fait entrevoir d’autres possibilités, d’autres occasions de travailler des compétences de manière efficiente dans le contexte qui se présente. Alors j’improvise, je saute sur l’occasion ! Je m’adapte, je fais des choix, je suis pragmatique !

Avec mon système que je qualifie d’ « improvisation préparée », ma classe est au travail, ma classe a de bonnes attitudes face au professeur, face à la difficulté et face à l’erreur. Ils sont autonomes et même plus comme vous le verrez dans la dernière partie, et en fin d’année, le niveau global est tout à fait cohérent avec les programmes demandés.


 

 

Pour résumer, est-ce que je déconseille les fiches de préparations ? Oui et non. Oui si vous avez une haute maitrise de la didactique de ce que vous enseignez et si vos gestes professionnels sont bien installés. Dans ce cas, la fiche est un frein à l’efficience (la bonne chose au bon moment). Si vous vous sentez trop en danger (en particulier dans certaines matières), gardez une fiche, une base vous permettant de ne pas vous perdre en route. Car en tout état de cause, fiche ou pas fiche, on a des objectifs à poursuivre et à atteindre dans chaque séance. Ensuite, il faut aussi, comme les élèves, savoir sortir de sa zone de confort et tenter. L’adaptation, « l’improvisation préparée » telle que je vous la propose demande aussi de la pratique. Ce n’est pas inné, et il faudra bien s’y frotter quelques fois en subissant des échecs avant d’y obtenir la réussite, et ce ne sera jamais à tous les coups non plus ! Ceci étant, avoir une fiche rédigée en amont n’a jamais non plus été la garantie que la séance se passerait de manière idéale !