Corriger en Pédagogie CPR



Même si ce n’est pas la seule, la principale activité d’après la classe, c’est certainement la correction du travail des élèves. Il convient de décrire en détail le geste même de correction. Je distingue deux types de correction  :

 

 

1-    Quand je relis une production de l’élève et en évalue le contenu, je corrige pour évaluer. J’appose ou non le résultat de l’évaluation (qui est donc ici sommative) sur la feuille et je relève les résultats dans ma base de données informatisée.

 

 

2-  La correction, c’est aussi quand il s’agit pour le professeur de corriger les erreurs sur la production elle-même. Cela sous-entend pour le professeur de réécrire les bonnes réponses sur la feuille de l’élève, là où celui-ci a fait des erreurs.

 

 

Nous devons nous interroger sur ces deux phases. Sont-elles toujours nécessaires et doivent-elles être systématiquement réalisées toutes les deux ?

 

 

Quand on commence à se poser cette question, on rentre déjà dans le pragmatisme….  De mon côté, j’ai borné et simplifié la réponse au maximum : je corrige pour moi et pour les élèves, un point c’est tout ! Quand je corrige pour moi, je reste pleinement dans le cadre de la correction évaluative, quand je corrige pour les élèves, je suis plutôt dans le second sens, la correction formative. Corriger pour l’élève signifie qu‘il doit en tirer un avantage formatif. Il faut donc se poser la question qui fâche : ces feuilles rangées dans le classeur et qui ne sont pas relues ou réutilisées par les élèves, à quoi bon les corriger de manière formative ? Si elles ne servent pas aux élèves, pour qui les corrige-t-on (si on le fait)?

Il y a donc là matière à gagner un temps précieux en vue d’aboutir à un TPA optimisé, mais cela passera par l’adoption de nouveaux schémas d’enseignement, pas toujours en phase avec le schéma Découverte-Application-Evaluation.  Par conséquence, on doit donc également s’interroger sur les activités elles-mêmes que l’on propose aux élèves… Pour améliorer le TPA d’une activité, il est intéressant de privilégier des schémas ou dispositifs aboutissant à des corrections non envahissantes et les plus efficientes possibles. Il n’est pas question ici de faire disparaitre les corrections évaluatives, ni même les corrections formatives, du moment qu’elles ont une réelle utilité dans le processus d’apprentissage des élèves. Un tri pragmatique des activités dans la classe sera donc bienvenu.

 

 

 

 

Corriger après la classe

Chaque enseignant sait que les corrections font partie intégrante de son travail. Selon l’âge des élèves, ces corrections deviennent vite une charge qu’il conviendra de considérer sérieusement dans le rapport TPA. 

 

Alors, pourquoi corrige-t-on ? En prenant les deux types de corrections évoqués ci-dessus, on peut estimer que l’évaluation est faite pour évaluer et former. En corrigeant les productions des élèves, j’évalue une partie de leurs acquis, mais corriger, c’est aussi montrer la bonne réponse, c’est apporter une nouvelle connaissance à l’élève, d’où le côté formation. Tout ce qui est produit dans une classe doit-il être corrigé ? Les corrections formatives sont-elles indispensables au processus d’évaluation ? Toute correction effectuée permet-elle d’atteindre l’un au moins des deux objectifs ?

 

 

 

Le second sens du mot correction (au titre de montrer la bonne réponse), m’amène un peu plus de questions. Il s’agit là également d’une somme de travail très importante souvent même plus chronophage que l’aspect purement évaluatif où une simple lecture suffit généralement. En conséquence, son impact sur le TPA est majeur. De plus, son utilité pédagogique ne me parait pas toujours évidente comme nous allons le voir en répondant à la seconde question : « pour qui est-ce que l’on corrige ? ».

 

 

Corriger pendant la classe

Une autre voie d’optimisation du TPA est de gagner sur le paramètre « temps investi » en réalisant tout ou partie des corrections en classe. Ce n’est pas si évident. En classe, faire des corrections individuelles prend du temps et on remplace en général les corrections formatives indiquées dans le paragraphe précédent par des corrections collectives,

En ce qui me concerne, en faisant évoluer le dispositif de classe, d’années en années, j’ai pu intégrer une part non négligeable des corrections dans le temps de classe. Cela sera repris dans la partie suivante, mais il y a des temps de correction individuelle où chaque élève a la possibilité de venir se faire corriger (évaluative et formative) par le professeur pendant le travail. Cela nécessite un dispositif d’enseignement bien particulier et très éloigné du schéma DAE, mais c’est très efficient ; élève et professeur y trouvent leur compte.

 

comme toutes les corrections collectives, je n’y trouve qu’une efficience bien limitée. En premier lieu, il est courant de constater que peu d’élèves sont réellement en action intellectuelle pendant cette phase de classe. le fait de copier une correction sur son cahier n’est pas forcément un travail intellectuel. Bien des élèves se bornent à produire la trace écrite demandée, mais il n’y a pas d’amélioration flagrante de l’acquisition dans un tel cas.

Je pratique également un autre type de correction pendant la classe : la correction par les élèves eux-mêmes avec deux modes de fonctionnement différents. Le premier est la correction de la feuille d’un autre élève, le second, l’autocorrection.

 

 


 

La correction est donc bien à envisager avec pragmatisme et humilité ! Son coût en temps est important et doit absolument rentrer en compte dans le rapport TPA de l’activité proposée. Le temps passé est-il en rapport avec le gain, d’un point de vue de la classe autant que d’un point de vue individuel ? La réponse n’est pas toujours oui, loin de là !

 

 

 

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