Évaluer dans la Pédagogie CPR
L’évaluation désigne une des activités que tout enseignant pratique quotidiennement. Dans le rapport TPA, le temps d’évaluation est une composante non négligeable. Evaluer, c’est avant tout estimer chaque situation dans tous ses aspects. Comment ? Pourquoi ? Suis-je satisfait ? Comment améliorer ? Ce résultat est-il transférable à tous ou dois-je rentrer en personnalisation ?
Observer
Très vite, j’ai choisi de mettre l’observation comme premier et principal acte d’évaluation. En effet, la modélisation de la classe par un système dynamique NL et la nécessité de la personnalisation des parcours aboutit à recourir à l’observation au maximum.
Notre époque veut que chaque instant, que chaque geste et que chaque parole d’un professeur soit programmé, orienté vers un objectif précis et au final qu’il soit « signifiant » comme disent certains. Or, observer est tout le contraire de cette démarche. Observer, c’est ne pas avoir d’à priori, pas d’horizon d’attente, c’est prendre le temps, se mettre à distance avec des moments assumés de non intervention. Il faut se donner la chance d’observer et ne pas considérer cette phase comme un moment d’inactivité du professeur.
Quelles sont les conditions favorables pour « observer » ? D’abord mettre les élèves dans des situations inédites, puis dans des situations plus standards, tout en observant leurs réactions et leur faculté d’adaptation. L’EPS, par exemple est un bon moment pour voir fonctionner les élèves si l'on ne s’intéresse pas forcément à la performance mesurée, mais bien plus aux moyens mis en œuvre pour y parvenir. Dans ces phases, il faut éviter d’être directif concernant les stratégies. Les élèves doivent avoir un espace de liberté important. Il faut aussi renouveler ces activités qui ont comme un des objectifs, l’observation, car il est parfois difficile d’observer tous les élèves car, quand certaines décisions ont été prises, il n’y en a plus à prendre, les autres n’ont plus qu’à suivre.
Dans les activités sur papier, dans la classe, il y a également des moments d’observations possibles… Ces moments où l'on n’intervient pas, où on laisse les enfants devant les problèmes qu’ils rencontrent, font partie de la pédagogie CPR et ne sont pas le signe d’une incompétence à les aider, ou d’un manque d’envie de le faire. Ce sont juste des moments où l'on construit la façon de les épauler, de les étayer pendant le reste du temps de manière pragmatique et efficiente.
Evaluer scolairement
En dehors des observation, j’évalue aussi de manière conventionnelle. En étant pragmatique, j’ai choisi de ne pas m’enfermer dans le schéma pédagogique classique : Découverte-Application-Evaluation (schéma DAE). Je n’aime pas le schéma DAE. Je ne m’y retrouve pas. car il me semble trop étriqué en terme évaluatif (sans parler du rapport TPA).
La notion de compétence acquise m’a paru un peu trop sujette à discussion. J’ai donc choisi de renommer mes paliers évaluatifs. A la place de l’acquisition, j’ai choisi d’utiliser l’observation. Ainsi, je note la compétence comme ayant été observée, validée ou confirmée. J’ai défini l’échelle suivante : si j’ai observé une fois la compétence, c’est une compétence observée, deux fois, c’est une compétence validée, à partir de trois fois, c’est une compétence confirmée.
Pour échapper au schéma DAE qui ne me satisfaisait pas, j’ai opté pour une évaluation de type continue et perpétuelle. En fait, la base de tout mon travail est donc d’évaluer presque tout ce que les élèves font. J’observe et j’évalue scolairement… Le système en plan de travail que je vous présenterai dans la partie consacrée au volet élève est compatible avec ce principe. Une compétence est travaillée pendant le plan, la réussite des exercices du plan me sert d’évaluation. Sur quatre exercices proposés, un de réussi donne « compétence observée », deux, « compétence validée » et trois, « compétence confirmée ». Il n’y aura pas d’évaluation finale supplémentaire. Pour d’autres matières, comme l’histoire, chaque document produit par les élèves donnera lieu à une notation plus numérique. Ici, il s’agira d’un taux de bonnes réponses. Par exemple, la compétence observée pourra être atteinte à 51%, la validation à 75% et la confirmation à 95%. Mais ces pourcentages peuvent varier d’une activité à l’autre.
Tout est évalué, mais de fait, produire autant d’évaluations peut paraitre induire une somme de travail importante. Ce n’est pas faux, il va donc falloir se doter de bons outils, car évaluer tout le travail nécessite une saisie en base de données de la masse de résultats observés (un traitement manuel serait lourd et pénalisant pour mes limites fixées). C’est de cette somme de données que je tire le bilan périodique, moyenne de tout ce que j’ai pu rentrer, car bien des compétences seront ainsi évaluées à plusieurs reprises.. Pour les outils, l’informatique est votre alliée. Des logiciels de gestion des évaluations existent. J’en ai utilisé plusieurs au fil du temps (ClicClasse, OneClick ou Edumoov, par exemple, mais il en existe d’autres).
Je commence par renseigner un tel logiciel puis j'exporte en procédure automatisée (Actuellement à partir d'Edumoov) vers le LSU. Ici, la notion d'objectif atteint est conforme à mon niveau Co (compétence Observée), et les niveaux de compétence validée ou de confirmée correspondent à un objectif dépassé. Cela règle une fois pour toute les discussions autour de ce concept d'objectif dépassé. si un élève utilise au moins une fois la compétence, c'est que l'on a atteint l'objectif minimum, si il l'utilise régulièrement, on est déjà au delà de l'objectif. C'est certes souhaitable, mais n'oublions pas non plus que en France, les examens sont obtenus avec 10 de moyenne sur 20 ! Si l'on en reste à la notion de compétence acquise, la notion de dépassement n'a pas vraiment de sens, d'où des débats qui ne trouve pas de fin satisfaisante !
à lire pour compléter...
