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Eviter la surcharge avec une classe de Cm1 et-ou Cm2


 

Une nouvelle rentrée est faite et au bout de quelques jours ou semaines, déjà certains se retrouvent ou ressentent en surcharge de travail. Celle-ci a plusieurs origines : la rentrée elle-même, un nouveau niveau à découvrir pour certains, un double niveau non annoncé pour d'autres, et plus généralement l'hétérogénéité d'un groupe classe trop souvent subie.

 

Quand je lis tous ces retours sur les réseaux sociaux dans les premières semaines de l'année, je ne peux m'empêcher de repenser au chemin que j'ai parcouru ces dix dernières années pour échapper à ce qui parait pour beaucoup une évidence de notre métier : la surcharge (qui serait éventuellement compensée par des avantages inhérents à notre métier, les vacances par exemple).

 

 

Du coup, on a parfois une certaine culpabilité à tenter de sortir de cette surcharge et notre institution ne fait pas grand chose pour nous de ce point de vue, voire, au contraire, elle pourrait parfois nous y inciter sérieusement et insidieusement... Mais non, il y a d'autres voies possibles. Nombreux sont ceux qui ont trouvé et établi un bon équilibre de vie et se sentent bien dans leur métier. Mais ce n'est pas le cas de tout le monde, loin de là.

 

Au fil des années, j'ai d'abord posé quelques constats, je me suis fixé quelques objectifs et j'ai pris le parti de faire des choix et j'ai petit à petit, brique par brique, j'ai changé, au final un grand nombre de paradigmes. J'ai stabilisé de nouveaux concepts pour finir par formuler une pédagogie complète, la Pédagogie CPR (sur le site de laquelle vous êtes actuellement). J'ai ensuite décidé de partager cette expérience avec les autres enseignants et publié un livre racontant la mise en place de tout cela. Je ne vais pas reprendre ici l'ensemble du livre "Rendre chaque élève de Cm1 - Cm2 responsable de ses apprentissages" (à commander ici), mais je vais partir d'une partie de sa table des matières pour vous montrer à quel point la surcharge n'est surtout pas une fatalité du métier et que de manière simple, elle est évitable. La seule évocation des titres de certains chapitres constitue à elle seule un liste importante de pistes pour répondre à la surcharge dont vous pouvez ressentir la pression. Rien n'est miraculeux, mais rien n'est très compliqué à mettre en œuvre dans une classe de Cm1, une classe de Cm2 ou une classe de Cm1-Cm2 ! Aucun investissement pécunier n'est nécessaire (hormis l'achat de mes ouvrages (sic !)) car les outils dont vous disposez dans votre classe sont suffisants pour se lancer. Les ressources de ce site pourront ensuite vous aider et vous guider dans la mise en pratique.

 

 

 

 

Eviter la Surcharge : Prendre conscience et lâcher prise


 

Il s'agit avant tout de lâcher prise sur quelques idées reçues. J'ai défini ce que j'appelle les Chimères Pédagogiques. Voici les titres de 5 chimères que j'ai identifiées et exposées en détail dans le livre.

 

 

Les chimères pédagogiques (page 63) :

 

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Chimère un : une école uniforme pour des élèves tous identiques (page 65)

Chaque élève est singulier, il n'est pas identique à ses pairs et ainsi, il n'y a aura pas de "martingale pédagogique". Tout ne fonctionnera pas de manière optimale pour tous à tous les instants ! La recherche d'un tel résultat est chimérique, chronophage et culpabilisant pour l’enseignant. Celui-ci se sent toujours en faute et n'a donc jamais le sentiment d'avoir fait pleinement et correctement son travail ! La Pédagogie CPR réfute cela structurellement par l'introduction d'un modèle de classe centré avant tout sur la singularité de chaque élève, et non plus centré sur la reproduction à toute la classe d'un élève type idéal (totalement chimérique).

 

 

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Chimère Deux : la différenciation comme solution aux difficultés (page 73)

Je fustige la différenciation pour prôner le respect de la singularité de chaque élève. Je démontre dans mon livre que la différenciation est contre-productive : sous un prétexte d'aide "personnalisée", on ne finit que par brider toute évolution du pragmatisme des élèves et on limite le développement de leur ZPD. Je dénonce la différenciation pour privilégier une personnalisation des parcours de chacun. Attention, cette personnalisation sera de la responsabilité de chaque élève dans le dispositif de la Pédagogie CPR (sinon, elle devient plus chronophage que la différenciation et apparait vite comme irréalisable). En particulier, en installant dans la classe le dispositif des Plans de Travail CPR (voir une présentation ici et les ressources à télécharger ici), cette personnalisation des parcours est structurelle et ne génère aucun travail, aucune préparation spécifiquement liée à un élève particulier. Les résultats obtenus in fine sont présentés dans le livre également et quel que soit l'élève, il peut tirer avantage du système pédagogique qui lui est proposé.

 

Chimère trois : le triangle didactique intenable (page 79)

Ne pas introduire de souplesse entre les compétences des programmes et les volumes horaires de chaque matières ne permet pas de tenir compte réellement de la variable élève. Ici encore, l'institution génère une tension intenable qui amène rapidement bon nombre de collègues à la surcharge.

 

Chimère quatre : La dictature de la trace écrite (page 84)

Petit à petit, s'est installée dans nos classes, l'idée qu'écrire sur un cahier était le signe du travail de l'élève, et éventuellement la justification de celui de l'enseignant ! Je fustige aussi cette idée. Un élève qui recopie une trace est un élève "qui copie une trace !" Rien d'autre ! Si la trace a pour but un apprentissage, il aura lieu à la maison, dans les familles ! Le fait de recopier "une leçon" ne travaille aucune autre compétence que celle de "savoir recopier un texte". Dans la Pédagogie CPR, on préfèrera travailler les compétences réelles, il n'y aura pas systématiquement de trace écrite, et surtout, on ne sous-traitera pas à la famille le travail qui peut et doit être fait en classe. Le temps perdu, constitué par cette dictature de la trace écrite, peut être utilisé de manière bien plus efficiente pour développer les compétences des élèves directement dans la classe, ce qui permet, de plus, de limiter un peu la reproduction sociale liée au travail sous-traité aux familles.

 

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Chimère cinq : c’était mieux avant… (page 89)

Vaste concept politico-chimérique ! Soyons sérieux, les professeurs d'antan n'étaient pas meilleurs que ceux de notre époque et les enfants d'aujourd'hui ne sont pas moins intelligents que ceux d'hier ! Par contre, le monde d’aujourd’hui est différent, et les enfants, par adaptation naturelle, le sont aussi. Ainsi, les vieilles méthodes ne peuvent plus être convoquées, et ce n'est pas parce qu'elles fonctionnaient dans un autre contexte qu'elles peuvent fonctionner dans le contexte d'aujourd'hui. Encore une fois, la culpabilisation est gratuite, rapide et génératrice de surcharge, mais elle ne repose sur rien scientifiquement parlant. Tout ici est une question de système Dynamique NL (Voir le concept ici et dans le livre en détail !).

 

 

 

 

Eviter la Surcharge : changer certains paradigmes


 

Voici ici quelques actions à mener pour éviter la surcharge. Encore une fois, je vous présente ici uniquement les titres de certains chapitres du livre se rapportant au volet Professeur de la Pédagogie CPR.

 

 

Partie B :  La pédagogie CPR,  le volet professeur (page 111)

 

Le métier a ses limites (page 115)

Ce titre parle de lui-même ! Il faut se fixer des limites ! La surcharge provient de ce manque de limites. Il faut discerner le temps personnellement investi par choix, qui s'appelle l'investissement, et le temps investi suite à des obligations qui est donc subi et amène à la surcharge. Cette limite entre les deux est personnelle et à chacun de trouver la sienne. Mais elle doit être fixée, sinon, c'est la porte ouverte à tous les abus !

 

Faire des choix (page 121)

Bien des tâches de notre métier paraissent être des obligations, pourtant, elles ne le sont pas forcément et toutes les tâches sont à ré-interroger. Il faut recourir à la notion de rapport TPA, Temps Pour l'Acquisition (voir la définition ici) pour étayer ses critères de choix. Parfois, il vaut privilégier une activité peu chronophage par rapport à une autre qui l'est plus, même si cette dernière aboutit à un taux d'acquisition supérieur...  Le temps gagné est alors prioritaire, surtout en cas de surcharge !

 

A l'impossible, nul n'est tenu, enseigner est un métier, pas plus ! On se fixe des limites, on fait des choix. On garde alors l'essentiel, l'efficient et uniquement les VRAIES obligations (le cahier journal ou les préparations n'en sont pas, par exemple). Le reste, ce sera s'il reste du temps dans les limites fixées. Tout ce qui est dans la classe doit être filtré avec le filtre "rapport TPA"  et même si l'activité est vieille comme l'école et même si c'était mieux avant ! Dans le livre, je consacre un long chapitre au cas de la dictée que j'ai éliminée de mon dispositif pour ne citer que ça !

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Voici quelques chapitres sur ce sujet :

 

Prioriser les tâches (page 121)

Trier les tâches (même par le vide !) (page 123)

Choisir ses activités : le cas de la dictée (page 159)

Jouer ou travailler ? (page 190)

 

 L’Évaluation et son impact sur le TPA (page 139)

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Évaluer fait partie intégrante de notre métier, mais là encore, il faut interroger et faire des choix pragmatiques ! En particulier, il faut se poser la question de l'utilité de certaines corrections. Je dénonce l'idée de l'obligation de corriger l'ensemble des productions des élèves, et en particulier leurs erreurs d'orthographe dans des productions finales sur lesquelles ils n'auront pas à retravailler. Là encore, il faut trier ce qui est véritablement utile et ici il n'y a aucune réelle obligation, sauf à justifier une légitimité qui doit nous être acquise de fait, de par notre fonction. Là encore, notre institution n'est pas toujours un soutien indéfectible !

 

quelques chapitres à lire :

 

Observer (page 140)

 

Évaluer scolairement (page 143)

 

Après la classe, les corrections (page 147)

 

Pendant la classe,  Je corrige ou je ne corrige pas ? (page 155)

 

 

 

 

Eviter la Surcharge : Gains de temps dus à la Pédagogie CPR


 

Anticipons avant la classe (page 193)

Avec la Pédagogie CPR et le dispositif associé des Plans de Travail CPR, le travail en amont de la classe se réduit de manière drastique :

 

 

- Plus de Préparation à faire : les séances sont toutes les mêmes en français comme en mathématiques (même déroulé, mêmes dispositifs)

 

- Plus besoin de programmations ou de progressions, les Plans de Travail CPR se suffisent à eux mêmes. Je les imprime tous et je les montre à l'inspectrice. Tout y est, programmation sur l'année et progression. Il suffira juste de concevoir ses plans un été (mais ce ne sont que quelques heures à passer avec les deux manuels choisis, et on peut aussi récupérer des séries de plans complètes dans les ressources de ce site ! ).

 

Mais il se réduit aussi tout au long de l'année :

 

- Plus de cahier journal : encore une fois, remplir la même structure de journée toutes les semaines... A quoi bon, il faut trier les tâches ! Écrire "plan de travail" chaque jour ne sert pas à grand chose. Je préfère faire un planning de semaine pour juste indiquer où j'en suis dans chaque plan. Les séances n'ont pas besoin d'être décrites en profondeur.

 

- Plus de dispositif à adapter à chaque cas d'élève singulier puisque le dispositif des Plans de Travail CPR permet à chaque élève de trouver sa place et de progresser vers de meilleurs résultats naturellement, ce qui est attesté par les statistiques des résultats obtenus au collège sur 10 ans de pratique dans ma classe. Le pragmatisme que nous cherchons à développer chez les élèves leur permet d'étendre leur ZPD, il faut donc, bien au contraire leur demander de s'adapter et ne pas adapter pour eux. C'est confortable pour le professeur, motivant et efficient pour l'élève ! Attention, ce gain est bien assuré dans le cadre du dispositif mis en place dans les Plans et Parcours de la Pédagogie CPR, je ne dis pas qu'il faut opter pour ce type de comportement avec tous les élèves dans des pédagogies Traditionnelles.

 

Encore quelques chapitres à lire :

 

La prise en compte de la singularité (page 303)

. 303

Un élève en difficulté dans les apprentissages (page 321)

. 321

Les élèves à rythme d’apprentissage dans la norme (page 326)

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Les élèves à profil particulier (Dys, Autisme, EIP) (page 332)

Alors au collège, qu’est-ce que ça donne ? (page 347). 347

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Eviter la Surcharge : pour conclure...


 

La surcharge de travail n'est pas une obligation à subir dans le métier d'enseignant, et ce n'est pas parce que l'on débute que ce doit être le cas ! Le "ça ira mieux dans quelques années" est insupportable ! Pourquoi ne pas adapter de suite ses pratiques de manière à éviter la survenue de la  surcharge ! La Pédagogie CPR a été développée pour cela parallèlement au développement d'un dispositif de classe motivant et favorisant les apprentissages des élèves en les rendant pragmatiques et responsables de leurs apprentissages. Le volet Professeur (la Partie B du livre) est structurante de la Pédagogie et est indissociable de la partie élève qui est constituée par le dispositif par Plans, Parcours et Niveaux installée en classe.

 

D'autre part, il est à porter au crédit de la Pédagogie CPR de vous proposer un système de classe où l'hétérogénéité de la classe n'est pas subie mais peut, au contraire, constituer une richesse dans la classe ! Accueillir des élèves "Dys", équipés ou non, avec ou sans AESH, accompagner des élèves à Haut Potentiel ou EIP, étayer des élèves en difficulté tout en guidant les autres vers une entrée au collège apaisée ne constitue pas un surplus de travail et j'ai donc grand plaisir à avoir une classe hétérogène. Ça rompt aussi un peu la monotonie et donne des challenges motivants pour le professeur que je suis, surtout sachant que je peux les pousser vers de meilleurs résultats sans investissement supplémentaire.

 

Il en est de même avec le double niveau. En coordonnant les plans (je vous invite à lire cet article sur le sujet :

Plans de Travail CPR : Nathan - l'île aux mots, Maitrise de la langue, Cycle 3 (Cm1-Cm2)

 

Et d'utiliser des plans de Mathématiques coordonnés comme ceux que je propose dans les ressources. Ainsi, certaines années, j'ai un Cm1-Cm2 alors que d'autres années, j'ai juste un Cm2 pur. Je n'y vois quasiment aucune différence de quantité de travail, si ce n'est une organisation un peu plus carrée de mes semaines. D'autres part, je préfère dans le cas d'un double niveau choisir des élèves de Cm1 pas trop performants que j’accompagne sur 2 ans. Je vous promets qu'ils bénéficient à plein de la Pédagogie CPR sur deux ans !

 

 

Si cet article, vous parle, vous donne des pistes, tant mieux, il a été écrit pour cela et je vous invite bien entendu à lire l'ensemble de mon premier ouvrage (un second, complémentaire va bientôt suivre). Il est disponible sur ce site (cliquer ici) ou en librairie que ce soit en ligne ou en physique (souvent sur commande). La version numérique n'est vraiment pas tr_s onéreuse... Vous pouvez aussi utiliser les commentaires sur cette page ou sur les réseaux sociaux, vous pouvez bien entendu le partager et utiliser librement l'ensemble des ressources que je publie sur ce site.

 

Bonne année à tous !

 



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