"Salut ! C'est Opalya ! Tu te demandes comment les Plans de Travail CPR peuvent transformer ta classe ? Pourquoi ne pas essayer le dispositif en juin pour te familiariser avec cette méthode avant de te lancer pour une année complète ?"
Et pourquoi ne pas
tester les Plans de Travail CPR au mois de Juin
Depuis plusieurs années, j'utilise les Plans de Travail CPR dans mes classes de CM2 ou CM1-CM2. Dans mes deux livres déjà publiés, j'ai souligné la difficulté de se lancer dans les plans de travail à court terme, les présentant plutôt comme un projet pour une année complète. Mon opinion n'a pas radicalement changé, mais mon expérience en tant que remplaçant m'a fait évoluer sur le sujet. En effet, j'ai réussi à mettre en place le dispositif des Plans CPR dans de nombreuses classes, que ce soit à mi-temps, en complément de service, ou même sur une seule journée. (cliquer sur les images ci-dessous pour accéder à ces articles).
J'ai en outre pu valider le fonctionnement dans plusieurs classes de Ce2. Tout ce que je décris ou que j'écris pour les Cm1-Cm2 est valable pour une classe de Ce2 !
Ainsi, l'idée de faire un test en fin d'année pour se familiariser avec le dispositif avant de se lancer pour une année entière semble tout à fait réalisable, avec certaines adaptations et réserves que je détaillerai dans cet article. Cela permet aussi de tester un dispositif qui attire mais qui peut aussi intimider. Passer à une telle pédagogie représente un engagement, un engagement qui peut sembler irréversible lorsque l'on commence en septembre et que l'on explique le fonctionnement aux parents. Comment faire machine arrière ? Certains points nécessitent d'être optimisés avant de se sentir parfaitement à l'aise dans cette nouvelle posture. Cela remet aussi en question toute notre histoire d'enseignant, sans parler des certitudes inculquées depuis la formation initiale.
"Ai-je été si mauvais depuis le début ? Tous les enseignants traditionnels sont-ils mauvais ?" Car, parfois, à me lire, on pourrait interpréter mes prises de position comme une attaque contre les enseignants eux-mêmes. Pourtant, ce n'a jamais été mon intention. En réalité, si l'on examine attentivement mes écrits et ma pensée, on verra que je rends toujours hommage à mes collègues. J'ai rencontré tellement de bons enseignants, tellement de gens investis dans leur travail... Ce n'est jamais vous, chers collègues, que j'accuse. Je mets en cause un système installé, reproductif et injonctif qui présente dès la formation initiale des empirismes comme des vérités absolues et inquestionnables.
Tout cela est développé dans une longue partie de mon premier livre, "Rendre chaque élève de CM1-CM2 responsable de ses apprentissages". Bien entendu, je ne peux pas en reproduire toute l'argumentation dans un simple article de ce site.
En somme, cet article vise à vous donner envie de tester le dispositif des Plans de Travail CPR en vous fournissant quelques pistes pour un fonctionnement ponctuel et, surtout, des éléments d'analyse après ces premières séances. Il est crucial de noter dès le départ que les défis à gérer en Pédagogie CPR se manifesteront immédiatement, tandis que les avantages à long terme ne pourront pas, par définition, se révéler à court terme. Ainsi, plus le test sera bref, plus il sera difficile d'en tirer des conclusions cohérentes avec la réalité de ce que représentent les Plans de Travail CPR mis en place sur une année complète.
Il est donc essentiel d'aborder un tel test avec un esprit ouvert et de lire attentivement cet article jusqu'à la fin, voire de le relire pendant et après le test pour replacer chaque point dans son contexte. Personne n'est plus expérimenté que moi sur ce dispositif, et pour cause...
"Savais-tu que tu peux tester les Plans de Travail CPR sur une courte période ? Même quelques séances peuvent te donner un aperçu de cette méthode innovante. Alors, prêt à essayer ?"
Sur quel temps puis-je faire un essai ?
Faire l'essai des Plans de Travail CPR n'est pas anodin. Il ne s'agit pas simplement de tester une séance pour se conforter dans l'idée que cela ne sera pas mieux que ce que l'on fait actuellement. Il est essentiel de se lancer avec le bon état d'esprit, dans une démarche ouverte et en tant qu'observateur.
En termes de durée, je pense qu'un minimum de quatre séances est nécessaire, deux en français et deux en mathématiques. Cependant, comme vous le verrez ci-dessous, les points évaluables seront peu nombreux avec ce format minimal.
Un niveau au-dessus consiste en un test de huit à douze séances, soit l'équivalent d'une semaine à temps plein. Cela permettrait de travailler deux compétences en français et deux en mathématiques, avec deux séances pour chacune.
Le test le plus complet consisterait à réaliser un plan complet en français et en mathématiques. Cela implique de couvrir six compétences, nécessitant de douze à vingt-quatre séances, soit idéalement trois semaines à temps plein.
"Choisir les bonnes compétences pour ton test est crucial. Opte pour des compétences standard pour observer comment les élèves s'approprient le dispositif. C'est un bon moyen de voir la Pédagogie CPR en action !"
Quel Plan de Travail CPR on teste ?
Bien entendu, le plan à mettre en place dépend directement de la durée du test. Pour un test de quatre séances, l'utilisation d'une feuille de plan ne sera pas nécessaire. En revanche, à partir d'un test portant sur quatre compétences et huit séances, il sera judicieux de mettre en place une feuille de plan.
Je recommande d'utiliser dès le début les feuilles de plan CPR que je mets à disposition juste ci-dessous en téléchargement. Vous n'exploiterez pas toutes les fonctionnalités de gestion de la feuille, mais cela vous permettra de vous projeter dans la gestion potentielle d'une année complète.
Il reste ensuite à choisir les compétences à travailler dans ces plans. Bien sûr, il ne s'agit pas de sélectionner les compétences les plus difficiles de l'année pour ce test. L'objectif est avant tout d'évaluer le fonctionnement du dispositif et d'observer comment les élèves se l'approprient. Mettre les élèves en difficulté sur une compétence risquerait de brouiller cette observation. Il est donc préférable de choisir des compétences standard. Profitez également de cette fin d'année pour inclure dans le plan des compétences qui permettront d'observer ce que les élèves les plus performants sont capables de réaliser en quelques séances.
Cette petite activité de choix et de préparation vous permettra de percevoir immédiatement votre valeur ajoutée. Choisir le contenu du plan n'est pas toujours évident dès la première fois. Cependant, un tel test en juin avant de se lancer pour une année complète en septembre est aussi un moyen de constater rapidement quel type d'exercice n'a pas sa place dans le plan que vous proposez. Souvent, même avec de l'expérience, on regrette d'avoir choisi un exercice particulier. Ce n'est pas grave, l'année suivante, on le remplace par un autre ! C'est ce que j'appelle l'optimisation qui, bien entendu, ne pourra pas se réaliser sur un test à court terme.
"Présenter les Plans de Travail CPR à ta classe peut sembler intimidant, mais avec une approche claire et directe, tes élèves seront rapidement à l'aise. Prêt à les guider dans cette nouvelle aventure ?"
Présenter le fonctionnement à la classe
Il est évident que déployer la Pédagogie CPR sur une courte période nécessite d'aller droit au but ! La présentation à faire aux élèves est globalement la même que pour une classe à plein temps, mais il faut les immerger rapidement dans le plan de travail.
Voici les points essentiels à aborder, selon moi :
- Nous allons tester une nouvelle façon de faire classe.
- Nous allons travailler sous forme de plan de travail.
- Cela durera [x] jours.
- Il y aura [y] compétences à valider durant ces [x] jours.
- Pour valider une compétence, il faut réussir 2 exercices sur les 4 proposés.
- Vous n'êtes pas obligés de suivre l'ordre des exercices ; vous pouvez choisir ceux que vous souhaitez faire.
- Je ne vous aiderai pas à choisir et je ne vous lirai pas les consignes.
- Une fois que vous aurez terminé un ou plusieurs exercices, vous pourrez venir vous faire corriger à mon bureau.
- Si l'exercice est réussi, vous obtiendrez un point bleu ; s'il est totalement raté, un point orange ; et s'il nécessite des corrections, un point jaune.
- Vous aurez le droit de revenir plusieurs fois pour le même exercice et de faire corriger plusieurs exercices à la fois.
- N'oubliez pas votre objectif : obtenir 2 points bleus pour chaque compétence avant la fin du plan. À vous de bien vous organiser.
- Je vais d'abord vous présenter la première compétence à travailler. Tant que sa découverte n'est pas faite, vous n'avez pas le droit de travailler sur une compétence. Ensuite, vous pourrez travailler sur toutes les compétences découvertes pour réussir le plus d'exercices possible et obtenir le plus de points bleus dans chacune des compétences du plan.
- Vous allez très vite comprendre le système, vous allez voir !
Il est crucial de faire la découverte de la compétence à travailler de manière très explicite. L'objectif est que les élèves passent rapidement au travail réel sur les exercices. Il est important de ne pas expliquer la consigne de chaque exercice, ni d'indiquer quel exercice est facile ou compliqué. Ne les classez pas non plus par ordre de complexité. Les élèves doivent développer la capacité à se projeter dans un exercice. Reconnaître le plus facile des quatre exercices est déjà une preuve de maîtrise de la compétence elle-même.
Ensuite, retournez à votre bureau et attendez les élèves. Observez-les, c'est le moment de recueillir les premiers résultats du test. En général, ils se mettent rapidement au travail. Le premier contact avec les plans est toujours positif, même si le découragement peut survenir par la suite.
"Gérer la file d'attente pour les corrections peut être un défi, mais avec des étiquettes nominatives, tout devient plus simple. Les élèves adorent ce système, et toi aussi, tu vas l'aimer !"
Le fonctionnement de la séance
Une des choses importantes à gérer de suite va être la file d'attente pour se faire corriger. Je vous conseille donc avant même de lancer les élèves dans les exercices de leur faire fabriquer des étiquettes nominatives. Je vous invite à télécharger le modèle et lire les instructions sur l'article qui leur est dédié :
accéder à l'article sur les étiquettes nominatives de la Pédagogie CPR
Ensuite, la gestion du système devra se roder, et il faudra un peu de temps pour que tous les élèves adoptent le système de manière rigoureuse. Votre rôle est de les accompagner et de leur rappeler qu'ils ne doivent pas venir à votre bureau sans y avoir posé leur étiquette et attendu que vous les ayez appelés. Assurez-vous d'avoir toujours deux élèves avec vous : l'un en correction, l'autre en attente. Dès que le premier retourne à sa place, le second passe en correction sans attente, et vous appelez immédiatement le suivant, qui a ainsi le temps de prendre la place en attente. C'est ainsi que l'on optimise les corrections au bureau, en minimisant les temps morts et le temps où les élèves seraient dans l'incapacité de travailler.
En fin de séance, il n'est pas nécessaire de corriger l'ensemble des cahiers ou des feuilles. Vous pouvez le faire, mais ne vous en faites pas une obligation. L'objectif est d'éviter la surcharge de travail pour l'enseignant. Corriger toutes les productions à chaque fin de séance ne permet pas d'atteindre cet objectif et, de plus, il est important de se libérer de l'idée même de sa nécessité. De toute façon, les élèves reviendront se faire corriger lors de la séance suivante. Ne perdons donc pas notre temps inutilement. En lisant mes livres, dont le "Guide pratique pour enseigner par plans de travail au CM1-CM2", vous verrez dans quels cas il est utile de le faire. Cependant, lors de ce test, interdisez-vous de le faire systématiquement pour constater que cela limite la surcharge de travail et n'empêche pas les élèves de progresser dans le plan.
Les corrections et la fin de plan
Les corrections au bureau sont au cœur du dispositif et permettent d'établir une relation différente avec les élèves. Il s'agit également de les observer et de leur offrir l'étayage le plus efficace, en développant d'abord leur pragmatisme, puis leurs compétences. Selon moi, c'est dans cet ordre qu'il faut envisager les choses, contrairement aux pédagogies traditionnelles qui ont tendance à inverser ces priorités.
Bien entendu, il n'y aura aucune correction collective au tableau, ni à la fin de la séance, ni à la fin du plan. Comme je le démontre dans mes livres, ce temps est mal investi et il est préférable de l'utiliser pour prolonger un peu le plan.
Après la dernière séance de plan, on corrige l'intégralité des exercices sur le cahier ou les feuilles de travail (mais ils sont en grande partie déjà corrigés), on marque les évaluations selon l'échelle d'évaluation (à découvrir ici) ce qui pourra se remplacer à l'avenir par les tampons dédiés (à commander ici), ils ont l'avantage d'être explicites. Vient ensuite le temps de mettre une petite appréciation rapide du travail constaté en bas de la feuille de plan. On donne ensuite les plans à faire signer aux parents.
"Observer tes élèves pendant le test est essentiel. Tu verras rapidement comment ils s'adaptent et progressent à leur propre rythme. C'est ça, la magie des Plans de Travail CPR !"
Les observations à réaliser
Tout au long de ce Plan de Travail CPR test, il est essentiel de prendre le temps d'observer les élèves et de noter l'impact sur votre propre travail et posture.
En ce qui concerne les élèves, l'aspect principal à observer est leur motivation. Normalement, ils adoptent le système avec enthousiasme et expriment leur satisfaction à chaque point bleu obtenu. Rapidement, on peut constater que les élèves progressent à leur propre rythme : les plus pragmatiques choisissent leurs exercices de manière stratégique, tandis que d'autres, moins enclins à prendre des décisions ou à sortir de leurs habitudes, les réalisent dans l'ordre de la feuille, souvent avec une efficacité moindre. Vous pourrez alors commencer à guider ces comportements pour favoriser la réussite des exercices.
Vous remarquerez également des réactions lors des pauses : combien d'élèves préféreront terminer leur exercice plutôt que de sortir en récréation ? N'est-ce pas déjà le signe d'élèves prenant la responsabilité de leurs apprentissages ?
Pour ce qui est des résultats obtenus, le test ne saurait être suffisant. Un tel fonctionnement de classe ne révolutionnera pas le niveau scolaire des élèves en quelques séances. Il est même probable que certains élèves obtiennent des résultats inférieurs à la normale, tandis que d'autres pourraient s'améliorer. Vous ne verrez pas non plus de progrès significatifs chez les élèves en difficulté ; ceux-ci ne peuvent survenir qu'après plusieurs plans, avec un accompagnement et un étayage appropriés et individualisé.
Enfin, interrogez-vous sur votre propre rôle : avez-vous senti la possibilité de passer d'un rôle de maître dispensant le savoir à celui d'accompagnant ? Ressentez-vous déjà à quel point vous pouvez personnaliser l'étayage pour chaque élève ? Vous remarquerez aussi rapidement que les séances passées à corriger au bureau peuvent être intenses et générer un certain volume de corrections après les cours. Cependant, je le répète, c'est un point qu'il faudra apprendre à optimiser au fil des années.
Et je le répète, plus votre test sera court, moins vos observations seront élargies. Sur un test de 4 séances, vous intrevoirez juste le fonctionnement dans la classe. Vous pourrez certainement avoir un petit aperçu de l'adhésion des élèves, mais vous verrez aussi tout ce qui est compliqué... Et ces points-là risquent même d'être plus visibles et sensibles que sur un travail ou un test plus long. N'oubliez pas non plus que tester cela sur une seule compétence amène une importance prépondérante de la compétence choisie...
En conclusion
En conclusion, tester les Plans de Travail CPR, même sur une courte période, peut offrir un aperçu précieux de cette méthode pédagogique innovante. Bien que les bénéfices à long terme ne puissent être appréciés en quelques séances, un test bien mené permet de se familiariser avec le dispositif et d'observer (ou au moins entrevoir) les réactions et adaptations des élèves, en particulier leur adhésion rapide et massive au système. Il est crucial d'aborder cette expérience avec un esprit ouvert et une volonté d'observer et d'apprendre.
Pour les enseignants, ce test représente une opportunité d'envisager sérieusement de repenser leur rôle dans la classe et d'explorer une nouvelle dynamique d'accompagnement. Les défis initiaux, tels que la gestion des corrections et l'adaptation à un nouveau rythme, sont des aspects qui s'optimiseront avec le temps et l'expérience et qui ne sauraient sérieusement être retenus comme constat d'un échec du test.
Enfin, on peut dire que chaque petit pas dans cette direction est un pas vers une pédagogie plus individualisée et responsable, où chaque élève peut trouver sa place et progresser à son rythme. Bonne chance dans cette aventure pédagogique, et que cette expérience puisse vous donner envie d'une évolution de votre pratique, de votre positionnement dans votre métier. Et cela vaut bien entendu pour tous les enseignants qui doutent de leur place dans l'institution, de ceux qui subissent une surcharge de travail ou ceux qui se sentent usés, qui se sentent démotivés. La Pédagogie CPR peut, doit, aussi s'envisager comme réponse à ces problématiques.
"Alors, convaincu par les Plans de Travail CPR ? N'hésite pas à tester cette méthode en juin et à voir comment elle peut transformer ton enseignement. Et n'oublie pas que la lecture du Guide Pratique pour Enseigner par Plans de Travail en Cm1-Cm2 apportera beaucoup de réponses aux questions qui restent en suspens après ce test !"
les outils qui ont le plus de succès :
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Pour une entrée plus théorique :
Rendre chaque élève de Cm1-Cm2 responsable de ses apprentissages
Pour une entrée plus pratique :
Enseigner par plans de travail en Cm1-Cm2 : le guide pratique
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Almaline (jeudi, 05 juin 2025 19:46)
C’est exactement ce que j’ai fait ce mardi et ça m’a convaincue. J’ai demandé un retour des élèves après la séance. Tous ont apprécié d’être corrigés en direct et surtout qu’il n’y ait pas l’habituelle correction collective à la fin. J’ai trouvé qu’ils avaient dans l’ensemble bien choisi leurs exercices. Ils ont travaillé plus que d’habitude avec le même temps de travail. La motivation était là. Ils m’ont demandé qu’on poursuive de cette manière jusqu’à la fin de l’année. �