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Le Roman de l'année : Vacances de la Toussaint



 

Chapitre 13 - Vacances de la Toussaint

 

Et nous y voilà dans ces premières vacances de l’année. Pour qui n’a que 5 semaines de congés payés (et je ne parle pas des indépendants…), un rythme de vacances toutes les 7 semaines est certainement un peu indécent, mais nous, on n’a même pas honte, et on aime bien ce rythme. La Toussaint, cela arrive vite, ce n’est pas que j’en ai un grand besoin, mais sans elles, arriver à Noël serait bien compliqué, et pour moi, et pour les élèves. Alors, même si elles ne sont pas vides, on recharge les batteries à bloc !

 

 

 

La Normandie

 

Cette année, on profite de cette première pause pour aller faire un petit séjour en Normandie. On va en profiter pour passer sur les plages du débarquement et en particulier dans le port d’Arromanches que n’ont jamais vu nos enfants. Quand je repense à la petite production d’écrit d’il y a deux semaines et du peu d’ouverture culturelle de la majorité de mes élèves, il est difficile de ne pas se dire que les enfants d’enseignants n’ont pas à se plaindre de ce côté-là !

 

A Arromanches, nous pouvons voir les restes du port artificiel construit de toutes pièces en quelques jours par les alliés à partir du jour du grand débarquement, le 6 juin 1944. Ces caissons flottants de béton ont, pour beaucoup, disparus, mais ceux qui restent sont un témoignage précieux. On imagine alors aisément la grandeur de l’installation et le choc culturel que ce fut certainement pour les habitants de ce petit village de pécheurs !

 

Je fais quelques photos qui me resserviront peut-être plus tard en classe. Quand on connait ce dont on parle, quand on a vu ce que l’on raconte à nos élèves, notre discours est certainement plus impactant. Cela prend vie pour nous, et je suis persuadé que cela sert notre enseignement. C’est certainement pour cela aussi que le Ministère nous accorde un pass musée pour un accès gratuit aux musées nationaux. Par contre, ces heures-là, elles ne compteront pas dans nos heures de formation, alors que de formation, nous nous en assurons toute l’année de nous-mêmes, mais cela est un autre débat auquel je ne manquerai pas de repenser lors de la conférence pédagogique qui m’attend dès le lundi de la rentrée !

 

La transat Jacques Vabre

 

Le passé c’est bien, mais il nous faut aussi nous arrimer à la réalité sportive de l’instant. Le choix de la Normandie est aussi stratégique car cette année, il y a transat, la course à la voile qui relie Le Havre à la Martinique. Ces courses sont de très bons supports pédagogiques. La plus célèbre et la plus intéressante à suivre en classe reste le Vendée Globe, mais il n'a lieu que tous les 4 ans, et le prochain ne sera que l’an prochain. Déjà certaines familles m’ont dit regretter que leur enfant ne puisse pas faire Vendée Globe avec moi en classe ! Ce sera le 5ème que je suivrai en classe, et les familles s’en souviennent ! Alors c’est un plaisir de passer ses vacances pour préparer ce genre de projet de classe…

 

La Transat Jacques Vabre était initialement prévue pour un départ en milieu de vacances, mais la météo et les tempêtes de ces derniers jours en ont décidé autrement. Ainsi, le départ ne sera donné qu’en milieu de semaine prochaine, c’est-à-dire quand nous serons en classe. On va pouvoir en profiter pour suivre toute la course dans la classe.

 

Le dispositif est toujours un peu le même : je me concentre sur la course de la catégorie IMOCA (les bateaux qui font le Vendée Globe). Je connais bien les bateaux et les skippers et ce sont de très beaux bateaux, bien identifiés dont on parle souvent dans les médias. Au fil des années et des villages départ (ou arrivée), j’ai pu rencontrer quelques skippers. Eux aussi sont très intéressés par ce que nous faisons de leur aventure en classe. Le fait de passionner des enfants de 10 ans les surprend toujours un peu, mais autant les premiers Vendée Globe que j’ai suivi, nous n’étions que quelques classes, autant aujourd’hui, ce sont des milliers de classes qui le font.

 

La visite du village départ est une expérience étonnante. Ces bateaux ne sont pas virtuels et un IMOCA, c’est quand même un très grand bateau. Manœuvrer un tel engin seul ou même à deux force le respect. Affronter les conditions météo tout en faisant une course où l’on risque quand même sa vie force aussi le respect ! L’effervescence du village départ est de ce point de vue très contagieuse. Alors on s’identifie facilement, on s’imagine prendre le départ… Mais ce n’est pas possible… Quoique, virtuellement…

 

Alors, j’engage un bateau IMOCA dans la course virtuelle qui se déroule dans les conditions de la course réelle. Cette année encore, il y aura plus de 50 000 skippers virtuels dans la course. Je vais diriger ce bateau pendant la course et je montrerai aux élèves le fonctionnement du logiciel. On apprend beaucoup dans ces moments-là. De la géographie, bien sûr, mais de la météo, de la technologie, sans oublier des leçons de vie car ces marins prennent des risques, doivent s’adapter à tout ce qui se présente, et parfois juste parvenir à survivre lors des casses de certaines pièces ! Quand on est seul ou même à deux au milieu de l’Océan Atlantique… Bref, je me sens plus serein à faire la course virtuelle sur mon canapé !

 

 

Quand j’y pense, on est quand même bien proche du pragmatisme que je recherche pour les élèves ! L’adaptation ! Une invitation à faire comme ces marins. Ils sont des exemples à suivre et ils ont aujourd’hui bien intégré qu’ils servaient d’exemples à de jeunes enfants ! Ces skippers sont loin de l’image du marin solitaire et taiseux, le visage buriné par les embruns ! La communication fait partie de leur métier.

 

Cette année, il va y avoir une petite nouveauté. Je vais suivre la course IMOCA avec les élèves, leur montrer le fonctionnement de la course virtuelle en leur expliquant mes prises de décisions et comment je gère le bateau dans le jeu. Ensuite, fin novembre, les IMOCA font une course retour pour revenir de la Martinique vers la France. C’est une course préparatoire et qualificative au Vendée Globe de l’an prochain. La Fédération Française de Voile organise à cette occasion une course virtuelle des écoles de France. J’engagerai donc encore une fois un bateau au nom de la classe, mais cette fois avec 5 bateaux élèves. Les élèves seront en équipage de 5 (ou 6). On organise des quarts de 24h. En classe, ils ont accès à un ordinateur dédié à leur équipe et ils peuvent continuer le soir chez eux. D’ailleurs, souvent, dans les familles, on s’engage aussi. C’est en général un grand succès et on engage parfois un bateau par membre de la famille. On y fait la course à fond. Tout le monde se prend au jeu !

 

Pour le Vendée Globe, cela dure 4 mois, ici, pour cette course retour en France, cela ne durera que 2 semaines environ. Bref, ce grand projet va occuper les esprits pendant cette deuxième période de l’année, un peu comme le challenge d’Automne a rythmé le début d’année.

 

 

 

Fin de vacances

 

Voilà avant de rentrer vers notre foyer, nous profitons du soleil d’automne sur la côte normande. La mer est belle, les balades au grand air fort appréciées ! Après un retour sans encombre, il est temps de ranger les valises.

 

J’ai un peu de Pédagogie à écrire avec le partage du système de gestion du comportement des élèves, les fameuses étoiles si célèbres dans ma classe. On se replonge aussi doucement dans l’école et dans la préparation de la semaine prochaine… Lundi sera vite arrivé avec de nouvelles aventures pédagogiques sous le signe de l’eau. Outre la Transat, nous débutons un cycle piscine dès le jour de la rentrée !

 

 

 

Crédit photo : beanico-photo

 



Note de l'auteur : le roman de l'année est un roman ! Il s'agit d'une fiction, même s'il s'appuie sur ma réalité de professeur des écoles.

Objectif premier du roman de l'année : Accompagner les nouveaux professeurs en Pédagogie CPR

Ce qui est réel :

- Temporalité et paramètres de la classe

- Les anecdotes sont réelles, mais pas de l'année en cours.

Ce qui est fictif :

- les élèves et leurs résultats, les personnages secondaires.

(Ils n'ont pas de lien avec qui que ce soit)

- L'école et son environnement. Issiella n'existe pas !



 Crédit photos : beanico-photo (www.beanico-photo.fr)

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